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Vélo : tout le monde veut prendre sa place

Mobilité
01/04/2019
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Pratique, économique et écologique, le vélo est pourtant peu adopté dans les trajets du quotidien : seuls 2 à 3 % d’usagers l’utilisent. L’insécurité est souvent la première raison évoquée. Et si l’une des façons d’y remédier commençait par prendre sa place comme il se doit en tant que cycliste ?

«L’insécurité ressentie par le cycliste est plus forte que l’insécurité réelle », c’est ce dont est persuadé Bernard Renou, bénévole de Vélomotive. Il y a trois ans, l’association a ouvert une vélo-école pour que chacun puisse apprendre à circuler en ville. Il s’agit aussi de (re)donner de l’assurance aux cyclistes pour qu’ils prennent leur place sur la route en toute confiance. Sans programme structuré, pour s’adapter aux personnes présentes, l’apprentissage va de l’équilibre avec des draisiennes à la circulation sur un rond-point, en passant par le changement de vitesse ou le fait de lever sa main pour tourner. « On travaille d’abord sur un plateau d’évolution avant de partir en balade en ville, sur des chemins isolés pour se familiariser puis là où ça circule pour apprendre à se positionner. »

Prendre sa place. C’est le conseil qui revient le plus souvent chez les acteurs du vélo. « Plus on se fait petit, plus les gens vous ignorent et vous frôlent. En prenant votre place, vous serez plus respecté ! », insiste Bernard Renou. Idem, pour Thierry Pellizzari, qui travaille dans les services de la Prévention routière : « Plus on est petit sur la route, moins on est pris en considération. »

Pour autant, l’adjoint à la circulation routière rappelle que « si les cyclistes veulent être respectés, ils doivent aussi prendre en considération les autres [ndlr : piétons, auto- mobilistes]. » C’est pourquoi les services de la Prévention routière s’attèlent à rappeler les règles qui permettent à tous de cohabiter dans le meilleur esprit possible.

Maintenir des distances de sécurité devant et derrière soi mais aussi sur les côtés, emprunter les aménagements quand ils existent, ne pas circuler sur les trottoirs… Autant de recommandations pour éviter les conflits d’usage entre automobilistes et cyclistes.

Bien voir et être bien vu

En plus de prendre sa place sur la route, les cyclistes doivent aussi savoir se rendre visibles. Cela passe autant par l’équipement du vélo que de son propriétaire : lumière à l’avant comme à l’arrière, dispositifs rétroréfléchissants sur les roues, les pédales et un gilet certifié lorsque la visibilité est insuffisante pour le cycliste. Le matériel doit aussi être en bon état : freins, avertisseur sonore… Seul point laissé à l’appréciation des cyclistes : le port du casque. S’il est obligatoire pour les enfants de moins de 12 ans, il est optionnel pour les adultes. « D’un point de vue médical, il devrait être obligatoire, estime le Docteur Lebas, médecin réanimateur au centre hospitalier Bretagne Atlantique (CHBA), parce qu’un traumatisme crânien, ça peut changer totalement une vie. » Et de prendre pour exemple deux jeunes cyclistes percutés par une voiture : « Ils auront besoin d’aide toute leur vie car ils ne seront plus jamais autonomes. »

Dans les faits, ce choix varie selon sa pratique. Les sportifs sont plus souvent convaincus de la protection qu’il apporte en cas de chute, tandis que pour les cyclistes occasionnels, il peut représenter un frein à la pratique. L’essentiel étant que chacun puisse trouver sa place en tant que cycliste.