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Dossier : auprès de mon arbre
Auprès de mon arbre, je vivais heureux…
Ces paroles de 1956 écrites par Georges Brassens restent d’actualité tandis que notre appétit de nature semble plus fort que jamais. Aux villes sémillantes, on oppose volontiers les forêts propices au calme, au bien-être et à la tranquillité. On redécouvre le plaisir d’une sortie dans l’arrière-pays boisé où il n’est pas rare de croiser un pic noir, un chevreuil ou un mégalithe datant du Néolithique. À ceux qui les visitent, les forêts réservent leur lot de surprises comme à Locqueltas où des oeuvres d’art vivent au milieu de chênes pédonculés. À Elven, un jardin botanique attend les âmes curieuses. Les arbres réinvestissent aussi nos campagnes, nos villes et même nos cours de récré ! Que vous soyez en centre-ville ou sur une île inhabitée, levez les yeux ! Vous pourriez croiser un spécimen vieux de plusieurs siècles…
Côtoyer les forêts pour mieux les protéger
Si notre territoire est réputé pour son front maritime, il jouit aussi d’un arrière pays boisé comptant plus de 16 000 hectares de forêts. « Ces forêts jouent un rôle écologique majeur », souligne Thierry Eveno, vice-président de l’agglomération en charge du climat, de la biodiversité, de l’eau et de l’assainissement. « Elles séquestrent le carbone, contribuent à la disponibilité globale en eau et constituent un réservoir essentiel de biodiversité ». À contrepied d’une forêt-sanctuaire, l’agglomération considère ses aires boisées comme un bien commun à protéger mais aussi à arpenter.
ARPENTER LES FORÊTS
Les forêts couvrent 20 % de notre territoire. S’y nichent une grande richesse naturelle et des trésors du patrimoine comme de vieux moulins, des chapelles multiséculaires ou des sites mégalithiques. Les 110 km d’itinéraires de petite randonnée qui les parcourent et dont l’agglomération assure le balisage sont un moyen de partir à leur découverte. Il est aussi possible d’enfourcher son vélo et de rejoindre l’un des circuits qui sillonnent les stations vertes du territoire (Arradon, Elven, Grand- Champ, Monterblanc, Plescop, Plougoumelen, Saint-Avé et Sulniac). De nombreux accès que les équipes des chantiers d’insertion nature & patrimoine dégagent et entretiennent d’avril à octobre afin que tous puissent profiter d’une sortie en forêt et de ses bienfaits. Ailleurs, en zone urbaine et agricole, là où la forêt n’est plus ou presque, l’agglomération plante des arbres et oeuvre au retour de la biodiversité.
En balade en forêt, pensez à...
- Respecter les itinéraires balisés
- Ramener vos déchets
- Ne pas faire de feu (ne jeter ni mégot ni cigarette)
- Tenir votre chien en laisse
- Ne pas cueillir de fleurs sauvages
PLANTER DES ARBRES
Épaulée par l’association Clim’actions qu’elle soutient financièrement, l’agglomération a réalisé plusieurs campagnes de renouvellement mais aussi de plantations d’arbres en zone urbaine, notamment sur les communes de Theix-Noyalo, Surzur et Saint-Avé. L’année 2023 a également démarré avec la plantation de 2 000 plants (poiriers, pommiers, érables, merisiers, chênes…) dans la zone d’activités de Pentaparc à Vannes. Le dispositif Breizh bocage permet quant à lui la réintroduction d’arbres et arbustes sur les pourtours de parcelles agricoles. Depuis 2019, environ 50 km de haies bocagères d’essences locales (soit plus de 30 000 plants) ont été plantées, permettant le retour de la biodiversité sur des secteurs parfois complètement déboisés.
Un arboretum d’essences locales
Sur les parcelles forestières qui sont propriété de l’agglomération, des projets sont menés pour sensibiliser à la biodiversité locale et valoriser le patrimoine naturel. Dans les bois du Hayo et du Helfaut à Elven, acquis en 1994 par la collectivité, plusieurs circuits de randonnée ont été ouverts pour pouvoir sillonner cet ensemble forestier de 120 hectares. L’un d’eux entraîne les promeneurs jusqu’à la partie la plus orientale du bois du Hayo où se niche un véritable jardin botanique. Cet arboretum offre le tableau original d’une trentaine d’arbres plantés en arc-de-cercle et semblant attendre le visiteur. Ils représentent presque autant d’essences locales recensées sur un panneau d’interprétation permettant aux promeneurs de les identifier plus facilement.
Et aussi
D’un arbre remarquable à l’autre
Un châtaignier à Treffléan, un chêne vert sur l’île Berder, un saule pleureur à Vannes... Ils ne font pas grand bruit et pourtant, ce sont nos vedettes locales du monde végétal. Au total, une dizaine d’arbres sont classés "remarquables" sur notre territoire. Ces quelques spécimens ont été distingués pour leur forme, leurs mensurations hors norme, leur longévité ou encore leur rareté. Parmi eux, il y a ceux visibles facilement comme le majestueux saule du jardin des remparts de Vannes et d’autres plus difficiles d’accès comme le chêne vert de l’île Berder, uniquement accessible à pied à marée basse depuis Larmor-Baden. Né à l’époque de la Révolution française, cet arbre décomplexé déploie ses larges branches et son feuillage à plus de 16 mètres de haut. Le châtaignier du Moustran de Baden aurait quant à lui plus de 4 siècles à son compteur ! Vous voulez en savoir plus ? Un ouvrage sur le sujet a été édité par le département du Morbihan, mais rien ne vaut de partir à leur rencontre…
Retrouvez l’ouvrage qui recense les arbres remarquables sur morbihan.fr
La Mare au Poivre ou l’art en forêt
La Mare au Poivre est un lieu inédit où la forêt fait office de galerie d’art. Dans ce bois humide de Locqueltas, vous êtes invité à mettre vos pas dans ceux d’Alexis Le Breton, ancien agriculteur ayant consacré sa vie de retraité à ses nombreux et prolifiques élans artistiques. Des dizaines de sculptures sur bois et sur granite se nichent au milieu des arbres et rythment une visite qui prend des airs de déambulation symbolique allant de la naissance jusqu’à la mort. Des personnages, des animaux et de nombreux messages pleins d’humour et de poésie vous plongent dans l’univers de cet homme facétieux, attachant et solitaire, décédé en 2009. En 23 ans, Alexis Le Breton aura su façonner cette forêt de 5 hectares qu’il aimait tant, y creusant un étang, y plantant des arbres et y dessinant un chemin d’art brut à son image. C’est aujourd’hui sa fille, Marie-Thérèse Pasco, ainsi que des bénévoles qui ouvrent et entretiennent les lieux et qui partagent volontiers un peu du souvenir de cet homme à part.
Ouvert du 1er mai au 30 septembre.
golfedumorbihan.bzh
Quand la nature retourne sur les bancs de l’école
C’est une cour qui n’a pas grand-chose à voir avec les cours d’école traditionnelles, plutôt grises et bitumées. À l’école élémentaire la Touline d’Arradon, l’espace de jeux jouxte un grand jardin, le patio abrite une mare pédagogique, les tilleuls et les marronniers sont habillés de nichoirs confectionnés par les enfants. Des bacs de plantes potagères et médicinales, des hôtels à insectes, des composteurs et des cuves de récupération d’eau se côtoient. Les sols sont faits de terre, de fleurs et de gazon. À chaque fin de récré, les enfants délaissent leurs chaussures et filent chaussons aux pieds en salle de classe. En ce début de printemps, des dizaines de semis attendent dans le hall que les 93 élèves aillent les planter dehors. « C’est un moment attendu de tous. Nous formons des trios avec un élève de maternelle, un CP et un CM. Le plus petit apprend à faire, le second apprend à expliquer et le dernier veille et valide. Ce sont des moments magiques de coopération », se réjouit Sandrine Morice. « Par l’observation et le plaisir, la nature devient un formidable moyen d’apprentissage. » L’été, quand l’école est fermée, un petit portillon laissé ouvert permet aux parents de retourner furtivement à l’école, le temps d’entretenir et d’arroser le jardin.
Les arbres se confient avec Jeanne Marty
Et si les arbres avaient des choses à nous dire ? D’ailleurs, savent-ils communiquer et comment s’y prennent-ils ? Quelle influence ont-ils sur nous, sur notre esprit, sur notre système immunitaire ? C’est pour répondre à quelques-unes de ces questions que Jeanne Marty propose depuis plusieurs années des sorties joliment baptisées "Vertus de la forêt". Dans les pas de cette passionnée du monde végétal et de ses représentants, plongez dans les Landes de Lanvaux pour des escapades teintées de science, de bien-être et de chlorophylle. « Les sorties sur le thème des arbres sont plutôt récentes mais suscitent un vif intérêt. Elles permettent d’appréhender toute la complexité et l’ingéniosité de nos forêts », confie-t-elle. En plus d’être guide nature, Jeanne Marty est depuis 2017 productrice et cultivatrice de plantes comestibles et médicinales qu’elle assemble et prépare sous forme de tisanes. C’est donc dans son jardin de Brandivy mais aussi dans les prairies fleuries des alentours que l’herboriste-paysanne vous accueille pour vous révéler les richesses insoupçonnées des fleurs sauvages ou cultivées qui nous entourent.
Bini, des couverts en bois éco-conçus, engagés et branchés
« L’idée nous est venue en constatant tous les produits jetables qui partaient à la poubelle après la pause déjeuner. On a eu envie de s’associer pour proposer des solutions et limiter les déchets », se souvient Perrine. Après des mois de réflexion, de montage de dossiers et d’essais qualité, la marque Bini est créée à Vannes en décembre 2020. Les couverts sont produits à Angers à partir des déchets que sont les copeaux de bois et les huiles de restaurant recyclées. Pratiques d’utilisation, faciles à emporter avec soi, ils sont surtout réutilisables et pensés pour supporter le lave-vaisselle. Rapidement, des entreprises, des collectivités et des fédérations sportives passent commande pour distribuer des kits à leurs équipes. La toile Bini se tisse tandis que les produits se déploient dans les cantines d’entreprise, les boulangeries, les épiceries fines. Un site internet s’adresse désormais aux particuliers. Des recrutements se profilent tandis que la gamme devrait être étoffée de nouvelles créations "nomades" comme des assiettes, des mugs ou des éco-cups.
Le travail du bois, une affaire de famille
Chez les Jéhanno, l’odeur du bois imprègne l’histoire familiale. Parmi les protagonistes, on retrouve l’arrière-grand-père, le grand-père puis Joseph Jéhanno le père qui prit les rênes de l’entreprise avant de permettre à ses fils Laurent, Olivier et François d’en reprendre la direction. Une passation de pouvoir entre les générations qui confère aux Ateliers Jéhanno une âme particulière. Mais c’est surtout au fil des chantiers que l’entreprise s’est taillée une réputation de premier ordre dans l’univers de la charpente et de la belle menuiserie. Le savoir-faire de ses 47 salariés, couplé à une machinerie de pointe, lui permet de concevoir et de fabriquer des modèles uniques de portes, fenêtres, escaliers et autres mobiliers. L’entreprise basée à Locqueltas est également reconnue dans le microcosme de la restauration de patrimoine ancien grâce à quelques projets prestigieux. Ses équipes ont notamment restauré les menuiseries du Grand Palais à Paris, du Jeu de paume à Rennes… Plus localement, elles sont intervenues dans la rénovation de l’Hôtel de Francheville, de la maison mère des Soeurs de la Charité Saint-Louis et de la chapelle Saint-Yves à Vannes. Un pied dans la tradition, un autre dans l’innovation et toujours le souci du travail bien fait : telle est la bannière des Jéhanno.
Lire Rencontre avec Laurent Jehanno, co-gérant des Ateliers Jehanno sur www.entreprendre-golfedumorbihan-vannes.bzh