Actualités
Dossier : eau mon amour
Quand chaque goutte d’eau compte
L’eau est partout autour de nous. Dans l’océan et la mer, dans le ciel, le sol et les rivières… et jusqu’au robinet de nos cuisines. Vitale à la biodiversité, elle l’est aussi pour l’Homme. Pourtant, l’eau douce est une ressource qui pourrait venir à manquer si rien n’est fait pour mieux maîtriser notre consommation. Dans ce contexte, l’agglomération produit et distribue l’eau potable en faisant la chasse aux fuites et en incitant chacun à limiter ses consommations d’eau. Habitants, chefs d’entreprise, associations… ils sont toujours plus nombreux à se relever les manches pour trouver de nouvelles solutions. Ici, on investit dans des mitigeurs ou des fontaines à eau. Là on propose de nettoyer les véhicules à sec. Là encore, on installe des toilettes sèches ou on arrose en recyclant les eaux usées des stations d’épuration. Les idées pleuvent et c’est tant mieux. Car chaque goutte d’eau compte.
L’eau, une ressource précieuse
Longtemps considérée comme inépuisable, l’eau est une ressource qu’il faut aujourd’hui absolument préserver. Indispensable à de nombreux usages, sa bonne gestion est un enjeu majeur pour notre territoire. Des milieux naturels au robinet, l’agglomération assure en continu la production et la distribution d’eau potable et s’engage pour limiter les pertes et le gaspillage.
OPTIMISER L’EAU, DU SOL AU ROBINET
L’infiltration de l’eau de pluie par les sols favorise le cycle de l’eau. Voilà pourquoi l’agglomération travaille à une meilleure gestion collective des eaux pluviales. Depuis 2022, un règlement impose à toute construction neuve d’infiltrer l’eau sur place par l’aménagement d’espaces végétalisés, la création de massifs drainants, de talus ou de noues. L’agglomération accompagne également la transformation de voiries ou d’espaces publics et favorise la désimperméabilisation des sols.
Les retenues de Noyalo et de Trégat, la rivière du Liziec et les eaux souterraines sont les principales sources d’eau potable du territoire. Elles alimentent 10 usines de production qui distribuent l’eau à travers le territoire grâce à un réseau de 2 700 kilomètres de canalisations. Pour limiter les pertes, ces équipements font l’objet de contrôles stricts et réguliers. En cas de fuite, des équipes interviennent pour réparer ou remplacer les pièces défectueuses. « Grâce à ces efforts, les pertes en 2022 se sont limitées à 10 % du volume produit soit 2 fois moins que la moyenne nationale », se félicite Thierry Eveno, vice-président en charge du climat, de la biodiversité, de l’eau et de l’assainissement. L’agglomération sensibilise sur l’importance de limiter le gaspillage et informe sur les gestes hydroéconomes. Elle finance également le dispositif Ecod’o qui accompagne les entreprises pour réduire leur consommation d’eau. Enfin, une harmonisation des tarifs de l’eau est en cours et sera pleinement effective en 2030, avec une tarification progressive selon la consommation.
L’usine de Noyalo sera remise à neuf
La retenue d’eau de Noyalo a été créée en 1963 sur un ancien bras de mer du Golfe. La production d’eau potable à partir de l’eau douce stockée y a débuté l’année suivante pour approvisionner Vannes, puis les communes alentour notamment sur la Presqu’île de Rhuys. Chaque année, ce sont environ 3 millions de mètres cube d’eau qui sont pompés, traités puis distribués. D’importants travaux de modernisation de l’usine seront menés dans les prochaines années pour adapter le site et répondre aux futures normes sanitaires et environnementales.
ET AUSSI
IOZ mise sur le retour de l’eau du robinet
Et si l’on renouait avec l’eau du robinet ? C’est le pari relevé par l’entreprise vannetaise IOZ qui commercialise des fontaines à eau pour particuliers et professionnels du secteur de l’hôtellerie-restauration. L’idée ? Un système de microfiltration branché directement au robinet qui rend l’eau plus savoureuse, raccordé à une fontaine qui déverse, selon les envies, une eau tempérée, fraîche ou même gazeuse. Une solution également pour en finir définitivement avec les emballages plastiques, leur stockage et la pollution liée à leur transport. Des arguments qui font mouche chez de plus en plus de restaurateurs qui font le pari d’allier qualité des produits et démarche environnementale. « Les retours des clients m’ont confortée dans le choix de cette fontaine. Pour nous qui sommes un petit restaurant, c’est aussi un vrai gain de place et de temps ! Je n’imaginerais pas revenir en arrière », confie Marine, co-gérante du restaurant Empreinte à Vannes. Fondée en 2019 par Albane et Pascal Reig, l’entreprise IOZ se déploie désormais à travers toute la Bretagne.
Les golfs innovent pour l’arrosage
Les golfs, mauvais élèves de la consommation d’eau ? C’est en tout cas l’image couramment associée à ces parcs et à leurs greens verdoyants. Pourtant, des moyens existent pour assurer aux golfeurs des parcours de qualité tout en respectant des principes d’économie de la ressource. Le golf de Baden, propriété de l’agglomération, utilise depuis 2021 les eaux usées de la station d’épuration du Bono. Ainsi durant l’été, au milieu de l’herbe séchée persistent de petits îlots verts irrigués grâce à un apport quotidien (et de nuit) d’eaux usées traitées. Grâce à cela, le golf ne prélève pas sur le réseau d’eau potable et a abandonné un forage présent sur place. À Saint-Gildas-de-Rhuys, le Bluegreen Rhuys Kerver prélève lui aussi des eaux usées pour arroser ses 20 hectares de practice. « Utiliser de l’eau potable pour arroser de si grandes surfaces serait une aberration », confie Bertrand Barrois, intendant du Bluegreen Rhuys Kerver. Le recyclage des eaux usées sur ce golf permet de limiter les volumes rejetés dans la lagune de Kerpont, puis dans la mer. « L’eau que l’on utilise est désinfectée dans la station d’épuration. Le gazon et les sols servent ensuite de filtres naturels pour assainir encore l’eau avant de rejoindre les milieux naturels », confie-t-il.
Les grands rendez-vous sportifs contre le gaspillage
Le marathon de Vannes et l’Ultra Marin® veulent en finir avec le gaspillage de l’eau. Course emblématique du territoire, le marathon de Vannes a longtemps opté pour des bouteilles et gobelets en plastique afin de ravitailler ses 5 000 participants chaque année. « Ce n’était pas optimal, on estimait qu’environ 7 000 litres d’eau étaient jetés par terre, en plus des déchets plastiques », admet Guilhem Escobar, coordinateur de l’évènement. Depuis 2021, de grandes fontaines à eau ont fait leur apparition aux points de ravitaillement et chaque sportif amène son propre contenant pour étancher sa soif. « Nous avons ainsi diminué les volumes d’eau utilisés et 360 #20 15 Sur le marathon de Vannes, les fontaines à eau ont largement réduit le gaspillage de l’eau. Au camping Lann Hoëdic de Sarzeau, installé sur une ferme céréalière, la bonne gestion de l’eau est une priorité. évitons l’usage d’environ 60 000 gobelets en plastique », se félicite Guilhem Escobar. L’an dernier, des toilettes sèches ont aussi été installées et permis d’économiser 1 500 litres d’eau. Même élan du côté des organisateurs de l’Ultra Marin®. Les toilettes sèches ont été adoptées tandis que les bouteilles d’eau plate ont disparu au profit de rampes à eau. Une évolution logique pour ces rendez-vous sportifs de haut vol par lesquels des milliers de coureurs découvrent chaque année la beauté et la richesse naturelle du Golfe.
Ils lavent les véhicules… à sec !
Laver son véhicule sans eau ? C’est ce que proposent depuis mars 2023 Jean-François et Rachel Rio. Ces anciens salariés du groupe Michelin ont décidé de monter leur projet, en lien avec le monde de l’automobile toujours, pour offrir une prestation de lavage à domicile. Voitures, poids lourds et même tracteurs, tout ce qui comporte un moteur et des roues est susceptible de passer entre leurs mains pour se faire bichonner. Et ce, sans la moindre goutte d’eau ! « Notre procédé permet d’économiser entre 150 et 200 litres d’eau par lavage », se félicite Rachel. Sous la franchise CosmétiCar, le couple installé à Baden se déplace pour laver l’intérieur et l’extérieur des véhicules à grand renfort de produits biodégradables et de lingettes microfibres. Ils redonnent de l’éclat à la carrosserie, aux jantes et même aux sièges de votre véhicule.
Ecod’o pour réduire sa consommation d’eau
Lancé en 2019, le dispositif Ecod’o accompagne les entreprises bretonnes de l’industrie et du tourisme dans leurs efforts pour réduire leur consommation d’eau potable. Piloté par la Chambre de Commerce et d’Industrie du Morbihan et en partenariat avec l’Agence de l’eau, la Région et la Préfecture de Bretagne notamment, il a déjà permis à une centaine de structures d’obtenir un diagnostic ainsi que des conseils techniques pour optimiser la ressource. Le camping Lann Hoëdic de Sarzeau fait partie des entreprises accompagnées. « Notre camping est installé sur une ferme céréalière et nous sommes aussi agriculteurs. Aussi, nous connaissons l’importance de l’eau », confie Mireille Prouten la gérante du camping. A grand renfort de boutons poussoirs, de réducteurs de pression et de pommeaux de douche économes, le camping a réduit sa consommation à 75 litres d’eau par nuitée en 2019 (année référence avant Covid), contre 125 litres en moyenne dans un camping morbihannais. Au camping La fontaine du Hallate à Plougoumelen, les relevés sont même tombés à 65 litres par nuitée grâce à la baisse du nombre de robinets, l’installation de réducteurs de pression, de panneaux solaires thermiques et de collecteurs d’eaux de pluie. Cette année, le dispositif Ecod’o accompagne plus de 70 entreprises à travers toute la région.
Les toilettes sèches de Terhao s’invitent partout
Terhao. Ce nom ne vous dit peut-être rien et pourtant, il est possible que vous ayez utilisé l’une de ses installations au détour d’un festival ou d’un rendez-vous sportif. Spécialisée depuis 2006 dans l’installation et la gestion de toilettes sèches, Terhao a travaillé pour des rendez-vous d’ampleur comme Les Vieilles Charrues mais aussi, plus proches et plus récemment, le salon Vannes côté jardin et l’Ultra Marin® du Golfe du Morbihan. « Les sollicitations ne manquent pas ! Notre atout est d’intervenir depuis la conception jusqu’à l’installation et la gestion de sanitaires en fonction de la fréquentation attendue, du budget, etc. », confie Julien Vacher, gérant de l’entreprise coopérative basée à Locqueltas. Grâce à une prestation sur mesure, Terhao est devenue incontournable dans le petit monde de l’évènementiel breton. Dans une évolution logique, elle propose également ateliers et formations sur les thèmes du traitement de la matière organique, des déchets verts et du compostage.