Mégalithes : on fait des découvertes tous les jours

L’inscription à l’Unesco place les Mégalithes de Carnac et des Rives du Morbihan sous le feu des projecteurs. Pas sous une cloche de verre. Ces ensembles architecturaux d’ampleur continuent d’être de fabuleux terrains de recherches.

Les appeler « grosses pierres » pourrait paraître vulgaire… C’est pourtant ce qu’elles sont, rappelle Elena Paillet, conservatrice régionale de l’archéologie. « Les mégalithes, et de manière générale, les monuments que nous retrouvons en plus grand nombre sur le périmètre inscrit au Patrimoine mondial sont principalement des pierres, stèles, tables (dolmen) et des collines (tumulus) érigées par les hommes. » Leur spécificité : sans conteste leur incroyable densité. « Ils créent un ensemble architectural absolument dingue », confirme l’archéologue qui a suivi l’inscription.

DE RÉELLES OPPORTUNITÉS SCIENTIFIQUES

Et si aujourd’hui leur nouveau rang les met en lumière, la chercheuse rassure : « L’inscription s’est jouée sur un état de la recherche à un instant T, mais l’idée est bien de profiter de cette dynamique pour renforcer les projets. » Il y a encore tant à apprendre de ces vestiges du Néolithique. « On fait des découvertes tous les jours, sourit la chercheuse, les mégalithes sont témoins de l’arrivée d’un courant de société qui voit apparaître de nouvelles façons de vivre : la sédentarisation, l’élevage, l’agriculture, la remontée du niveau marin. »

Cet éclairage donnera, pour la chercheuse, un réel coup d’accélérateur à la recherche, attirant des projets innovants et des étudiants de multiples horizons. « Il y a de réelles opportunités de mettre à profit de nouvelles méthodes scientifiques comme des prospections en géo-physique (pour détecter des sites sans avoir à fouiller) ou des études d’ossements en paléogénétique (pour connaître l’alimentation, l’origine géographique). »

LE DÉBUT D’UNE NOUVELLE AVENTURE

L’inscription de ce patrimoine, fruit d’un travail de plus de dix ans, n’a rien d’irréversible. Elle implique, plus que jamais, les acteurs du territoire à en garantir la préservation. « Nous sommes sur des témoignages à caractère exceptionnel, ces mégalithes ont traversé des millénaires et nous arrivent, c’est un enjeu énorme. On est entré dans le plan de gestion, avec des objectifs en termes d’urbanisme, d’habitat… Habitants, élus, professionnels, scientifiques, nous avons tous un rôle à jouer maintenant pour que dans 100 ou 500 ans, ces témoignages restent exceptionnels. C’est un vrai travail collectif ! », conclut Elena Paillet. Le début d’une nouvelle et belle aventure.

LES LANDES DE LANVAUX

Hors du périmètre Unesco, notre territoire possède d’autres joyaux du Néolithique : les landes de Lanvaux. « Un territoire exceptionnel, décrit Philippe Gouezin, archéologue, qui compte plus de 350 monuments extrêmement bien conservés. » Une zone dense, elle aussi sujette aux recherches : « On trouve encore des vestiges sous la végétation, comme les fouilles de Coëby à Trédion. » Un site d’ailleurs intégré à un parcours de valorisation dans les landes de Lanvaux. Objectif : proposer aux visiteurs des lieux de balades avec des clés de lecture « pour permettre à chacun d’aller plus loin ! »

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