Tumulus, cairns, dolmens, menhirs… voici les petits trésors qui sommeillent un peu partout sur le territoire. Après plus de dix ans de travail pour défendre la valeur exceptionnelle de ces sites, les mégalithes de Carnac et des Rives du Morbihan pourraient bientôt devenir « Patrimoine mondial de l’UNESCO ».
Plus de 550 sites de mégalithes – dont 108 sur le territoire de l’agglomération – pourraient obtenir en 2025 le prestigieux label de « Patrimoine mondial de l’UNESCO ». Si tel est le cas, il s’agira du premier site breton ainsi auréolé. Voilà ce à quoi travaille l’association Paysages de Mégalithes fondée en 2013 par les collectivités locales (mairies, intercommunalités, Département) et les services de l’État. L’association a d’abord recensé et sélectionné les sites puis convoqué des scientifiques afin de mettre en lumière leur valeur universelle exceptionnelle. Un plan de gestion a été réalisé pour assurer leur préservation et leur valorisation auprès du grand public.
Les enjeux
Le « Patrimoine mondial de l’UNESCO » regroupe un ensemble de biens culturels et naturels présentant un intérêt exceptionnel à l’échelle de l’humanité. Ce patrimoine, dont la valeur est reconnue à travers le monde, pourrait bientôt intégrer l’ensemble des sites mégalithiques de Carnac et des Rives du Morbihan défendus par l’association Paysages de Mégalithes. Il s’agirait du 54e bien français ainsi reconnu. De quoi assurer la protection, la préservation et la transmission de ces sites et encourager les efforts d’information et d’accessibilité déjà engagés auprès du grand public.

Pour aboutir, le dossier de candidature s’appuie sur plusieurs arguments majeurs :
- l’exceptionnelle densité et diversité de monuments sur un territoire restreint, unique au monde
- l’ancienneté et les proportions monumentales de certains tumulus, sans équivalent à l’échelle européenne
- la singularité et l’abondance des gravures, telles que celles du cairn de Gavrinis
- la richesse archéologique des objets trouvés, d’origines lointaines et confectionnés à partir de matériaux rares
- la construction d’un paysage mégalithique hors du commun étroitement lié à son environnement littoral
Pour aller plus loin
L’association Paysages de mégalithes

L’association Paysages de mégalithes, qui porte le dossier de candidature, travaille depuis 2012 à l’inscription des Mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce projet collectif de territoire rassemble les collectivités (28 communes, 2 intercommunalités, Département, Région, services de l’État), les établissements publics d’État concernés, les associations intéressées par le patrimoine et le tourisme et les habitants.
www.megalithes-morbihan.fr
Les mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan
Le Bien proposé à l’inscription témoigne d’un phénomène survenu il y a 6 500 ans. Il concerne plus de 550 monuments mégalithiques concentrés sur un territoire de plus de 1000 km², s’étendant de la Baie de Quiberon au Golfe du Morbihan, soit 28 communes de concernées.

Le Bien candidat est composé de 4 aires entourées d’une « zone tampon », correspondant à un espace de préservation et de transition paysagère. Ces aires se caractérisent par une importante densité et diversité de monuments qui dialoguent entre eux et avec le paysage.
Sur le territoire de Golfe du Morbihan – Vannes agglomération, 12 communes littorales sont comprises dans l’aire UNESCO, 8 dans le cœur des aires (Arzon, Baden, Île-aux-Moines, Île d’Arz, Larmor-Baden, Le Bono, Saint-Gildas-de-Rhuys, Sarzeau) et 4 dans la zone tampon (Arradon, Le Hezo, Saint-Armel et Séné).
Le Néolithique : c’est quoi, c’est quand ?
À la Préhistoire, pendant le Néolithique, l’agriculture et l’élevage se sont diffusés au fil des migrations dans les différentes régions d’Europe. En France, la période Néolithique est comprise entre 6000 et 2200 avant notre ère et correspond aux premières sociétés de paysans. Ces changements de modes de vie ont favorisé l’émergence de sociétés complexes et hiérarchisées dont témoignent encore aujourd’hui les constructions mégalithiques. À vocation funéraire, cultuelle ou symbolique, ces monuments colossaux érigés dès le Ve millénaire avant notre ère rythment et structurent le paysage morbihannais.

Chronologie Néo, © Orignal Communication
Les spécificités du territoire : les 5 attributs
Le dossier de candidature des Mégalithes du Sud Morbihan s’appuie sur 5 attributs, ou caractéristiques majeures, qui définissent sa Valeur universelle exceptionnelle :
- Une concentration extraordinaire de stèles (menhirs seuls, en alignements ou en enceintes) sur un territoire restreint
- Une densité inégalée de tombeaux (dolmens et tumulus) aux proportions parfois démesurées.
- Une abondance et une diversité de gravures sans équivalent
- Une accumulation inédite d’objets polis et de parure dans des matériaux rares et d’origines lointaines
- Le tout dans un paysage de littoral, élément fondateur du territoire





Le calendrier des réalisations
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L’inscription des mégalithes de Carnac et des Rives du Morbihan sur la liste du Patrimoine mondial implique la validation au niveau national et international d’étapes obligatoires. Si plusieurs ont déjà été franchies avec succès, d’autres, décisives, sont encore à venir d’ici 2025. Petit retour sur les étapes essentielles.
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Dépôt du dossier de candidature auprès de l’État français.
Fin 2023 -
Remise en main propre du dossier final au Centre du Patrimoine Mondial.
15 janvier 2024 -
Expertise internationale du dossier de candidature.
Printemps 2024 - 2025 -
Délibération par la communauté internationale en vue de l’inscription des Mégalithes de Carnac et des Rives du Morbihan. sur la liste du Patrimoine mondial.
Juillet 2025