Page 9 - Mag360 N°3
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                                i n p t e t e i t r e V t é i t e i È Wr e
  Quentin Delapierre,
de la petite mer aux grandes eaux
À 25 ans, Quentin Delapierre est à la fois skipper, notamment sous les voiles de Lorina-Golfe du Morbihan, et dirigeant de sa propre société de navigation. Entretien avec ce jeune talent de la voile, qui vogue entre passion et métier.
   Skipper, professionnel de la voile : comment en êtes-vous arrivé là ?
C’est venu sur le tard. J’ai commencé ma formation à la Cataschool de Larmor-Baden. Au fur et à mesure des années et le fait de faire des résultats \[ndlr : Champion d’Europe J80, Champion du Monde Jeune SB20, Vice-Champion de France Open 5.7...\], l’idée a mûri. Et puis, j’ai fait des études de management dans le sport qui consiste à chercher des sponsors, développer des partenariats. Finalement, tout collait. Aujourd’hui, j’ai une situation professionnelle qui fonctionne bien. Entouré de quatre navigateurs : Bruno Mourniac, Kévin Péponnet, Corentin Horeau et Tim Mourniac, on travaille ensemble sur le projet Lorina-Golfe du Morbihan (qui participera notamment au Tour de France à la voile en juillet prochain). Le projet existe depuis trois ans et cela marche bien. On a réussi à fidéliser quatre personnes pour naviguer sur le bateau Limonade, en tant qu’équipe professionnelle.
En vue du Tour, à quoi ressemblent vos journées ?
On essaie d’être « systématique », de respecter des horaires pour assurer un rythme régulier.
7h30 : cela commence par un réveil musculaire, suivi du petit déjeuner.
De 9h à 12h : préparation physique.
De 14h à 17h : généralement, on est sur l’eau pour travailler des actions ciblées pour être plus efficaces. Puis on enchaine de nouveau sur de la préparation physique. L’objectif, c’est de faire travailler le corps en condition de fatigue parce que le Tour de France c’est ça : beaucoup de travail, d’énergie dépensée, de la fatigue.
Et à 21h : généralement, on dort !
Dans votre parcours, quel est le souvenir le plus marquant ?
C’est le Tour de France à la voile 2016, lors de l’étape de Baden. À cause d’une pénalité, on partait dernier. Et on a tout remonté. Quand on a dépassé le dernier bateau à 200 m de l’arrivée, c’était phénoménal pour nous !  Ce genre de moment, ça vient récompenser tous les efforts qui ont été faits avant, ce pour quoi on a travaillé.
Avec son équipage, Quentin Delapierre mise sur la saison 2018 pour regrimper sur la plus haute marche du Tour de France à la voile chez les pros.
Après le Tour de France à la voile, quels sont vos projets ?
Les perspectives, c’est que chacun s’épanouisse dans ses propres projets. Kévin Péponnet concrétise son rêve olympique en préparant la sélection pour les JO de Tokyo 2020. Il y a de la course au large en prévision, pour Corentin et moi-même. L’idée, c’est que chacun ne dépende pas uniquement du projet Lorina- Golfe du Morbihan mais puisse développer sa formation. Sur ce point, le projet de professionnalisation des jeunes navigateurs de l’agglo fonctionne très bien.
Un conseil pour de futurs navigateurs en herbe ?
Ne jamais perdre de vue le plaisir. Même s’il fait froid, que le vent est désagréable : il faut penser à la sensation, à la manœuvre qui nous fait plaisir. Il faut toujours y aller avec une idée positive. Cela aide à progresser.
@quentin_delapierre @DelapSailing
www.lorinagolfedumorbihan.com
                        360 I N°3 I AVR. MAI. JUIN. 2018
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