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 dossier
    A LIRE
Famille (presque) zéro déchet de Jérôme Pichon
 L’ACCOMPAGNEMENT DES ASSOCIATIONS
Il n’y a pas que les particuliers qui peuvent agir. Les organisateurs
de festivals peuvent aussi mettre
en place le tri pendant leurs événements : l’agglomération propose l’accompagnement logistique et le prêt du matériel de collecte, mais aussi des gobelets en plastique réutilisables pour limiter la production de déchets. Chaque année près de 180 manifestations en pro tent.
                                Témoignage
« On se sent plus libre »
Achats locaux et de saison, e orts pour limiter ses déchets, goût pour le contact et envie d’agir : la famille de Nathalie a sauté le pas et changé ses habitudes pour limiter son impact sur l’environnement et manger plus sainement.
  «A
garder les publicités déposées dans ma boîte aux lettres. » Nathalie a bien changé. « Le déclic : un entourage amical déjà dans cette démarche et la confé- rence de Béa Johnson* en juin 2016. Depuis, l’idée a fait son chemin : on ne peut pas continuer comme ça. » Une prise de conscience qui a touché toute la famille : Nathalie, Fabrice et leur fille de 12 ans ont décidé de contrôler leurs déchets et leur consommation. Cette famille vannetaise du quartier Saint- Guen vit dans une maison de 100 m2 avec jardin, et affiche maintenant un au- tocollant stop-pub. « Pas de papier et de tentations inutiles... »
vant, je ne faisais mes courses qu’en grandes surfaces, et j’adorais re-
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❚ TRIER ET LIMITER LES DÉCHETS
Côté déchets, Nathalie et Fabrice ont commencé par un composteur de fabrication maison, destiné aux dé- chets verts du jardin. Ensuite, ils ont acquis un bac à compost de Golfe du Morbihan-Vannes agglomération pour les restes alimentaires : « Marc de café, épluchures deviennent du compost pour notre petit potager. On débute, mais notre objectif est de désengorger la poubelle grise. »
En plus de trier leurs déchets, ils font at- tention à ne pas trop en produire en pri- vilégiant les achats en vrac et sans em- ballages. Un engagement qu’ils prennent à cœur et qui porte ses fruits : « Nous pesons nos poubelles, cette année la poubelle grise, que l’on a sortie six fois, pesait 76 kg. La jaune (le recyclable) est à 21 kg, et le verre, environ à 70 kg selon nos estimations. » Et pour mieux com- prendre l’enjeu du tri, la famille a visité le centre de tri et de traitement des dé- chets à Vannes.
❚ CONSOMMER AUTREMENT
Des visites très limitées en grandes surfaces au profit de la découverte des filières locales : la famille de Nathalie participe à une épicerie solidaire GASE (groupement d’achat service épicerie), fréquente le magasin de producteurs du rond-point des Trois Rois, est adhé- rente d’une AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) à Saint-Avé, achète ses vêtements d’oc- casion... « C’est une totale réorganisa-
tion, on cuisine autrement, on a changé nos habitudes alimentaires, avec moins de viande et plus de légumineuses. Au- jourd’hui, on retrouve le goût des bonnes choses et des bons produits. » Pains, œufs, laitages, fruits et légumes de saison, épicerie et produits d’hygiène ou d’entretien, la famille de Nathalie trouve l’essentiel dans ces nouveaux réseaux. « On achète moins, mais mieux, nous sommes aussi dans l’échange et le don. Et on a renoué un vrai lien social, on se sent plus libre, moins stressé par les courses. C’est une belle aventure. »
*Béa Johnson, auteur du livre Zéro déchet (Les Arènes éditions, 2013), est une blogueuse et conférencière française installée avec sa famille aux Etats-Unis, et pionnière du mouvement ZD (zéro déchet).
© GMVA












































































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