Dossier - Énergie : relevons le défi

Explorons les transitions

Face à l’augmentation des températures et des phénomènes naturels extrêmes, nous sommes le problème et la solution. L’évidence est là : il nous faut retrousser nos manches pour réinventer nos modes de consommation, aller vers plus de sobriété et carburer à de nouvelles énergies. Faire confiance aux rayons du soleil, débrancher pour épargner, faire de nos maisons de vrais cocons… Et si toutes ces actions au service de notre avenir n’avaient que du bon ?

Énergie : relevons le défi

Le climat change. Pour atténuer ses effets et offrir un avenir serein à notre territoire et à nos enfants, il est essentiel de réduire notre dépendance aux énergies fossiles et de réinterroger nos besoins. « Avec la perspective d'une hausse des températures moyennes de 4 °C à la fin du siècle par rapport à l'ère préindustrielle, nous devons préparer le territoire à s'adapter. La question de l'énergie est à placer au coeur de nos préoccupations pour réduire massivement nos émissions de gaz à effet de serre », confirme Thierry Eveno, vice-président chargé de l’environnement. L’agglomération, coordinatrice de la transition énergétique a ainsi adopté son plan climat en 2020. Jamais punitif, toujours positif, ce programme envisage la transition énergétique comme créatrice de richesses et de bien-être. La trilogie sobriété, efficacité et production énergétiques guide l’ensemble des actions menées par l’agglomération en vue de structurer le territoire à consommer moins, mieux et à être capable de produire son énergie localement.

Habiter, rouler autrement

Ce plan concret intervient dans les domaines stratégiques les plus consommateurs d’énergie, à commencer par les déplacements de personnes et de marchandises à l’origine de 43 % de notre consommation d’énergie sur le territoire.

D’importantes mesures sont mises en place pour limiter les trajets en voiture individuelle et leurs impacts : développement du réseau cyclable, soutien financier aux covoitureurs du quotidien, amélioration de l’offre de transports collectifs, aménagement de nouvelles voiries bus, service de location de vélos…
L’habitat est, sur le territoire, à l’origine de 31 % des consommations d’énergie. Depuis 2012 Opération Rénovée accompagne les particuliers dans toutes leurs démarches de rénovation énergétique (isolation, changement des ouvertures…). L'agglomération, en parallèle, s'engage dans une politique de soutien aux travaux de rénovation énergétique du parc social. Objectif : 200 logements par an.

Mode de production activé

Le parc tertiaire, public et industriel à l’origine de 14 % des consommations d’énergie est l’un des principaux leviers activés pour doter le dynamisme économique local d’un volet responsable. Des conseillers accompagnent les entreprises privées comme les structures publiques dans leurs changements et projets en vue de limiter leur consommation d’énergie mais aussi de développer leur propre production.
En effet, notre territoire importe la majorité de l’énergie qu’il consomme, induisant une grande vulnérabilité économique face aux variations des prix. Le potentiel est grand, à ce titre, le fonds chaleur (porté par l’Agence de la transition écologique et animé par l’agglomération) permet de développer et financer la production de chaleur par géothermie, chauffe-eau solaire ou chaufferie bois. C’est sur le bois, une ressource locale, fortement mobilisable et vectrice d’économie circulaire que l’agglomération, par une gestion durable, mise pour les années futures, soutenant de nombreux projets municipaux à cet effet. À ce titre, la commune de Colpo a installé une chaufferie bois pour chauffer son école, le bureau de Poste et la maison des associations. Pour compléter ce mix énergétique et le rendre le plus résilient possible, l’agglomération investit également avec les communes dans des projets éoliens (Plaudren et Loqueltas) et de méthanisation (Elven).
Massifier les projets de rénovation énergétique et engager les projets de production d’énergie renouvelable permettra à l’agglomération d’envisager un futur de plus en plus décarboné. Objectif : devenir territoire à énergie positive d’ici 2050, c’est ce à quoi travaille le futur SCOT AEC.

Témoignages

Ils peuvent paraître anodins, mais n’ont pourtant que du bon. Ces petits changements opérés dans notre quotidien pour réduire notre consommation énergétique ont le mérite de nous impliquer dans une cause plus grande que nous, ils peuvent inspirer, faire ricochet pour, à terme, devenir de nouveaux réflexes à l’impact réel. Des habitants du territoire témoignent.

Roger, « Ma fille sera adulte en 2050, c’est notamment pour cette raison que j'essaye de tendre vers un mode de vie sobre tant dans mes activités professionnelles que personnelles. Ma passion pour la menuiserie m’a permis de redonner vie aux meubles de mes grands-parents. Cette démarche nous permet de limiter notre consommation de meubles neufs et donc de diminuer notre bilan carbone. À titre professionnel, je suis méthaniseur, une activité qui consiste à transformer des déchets organiques en biogaz en partenariat avec les agriculteurs. Cette production s’inscrit en substitution du gaz d’origine fossile et tend à réduire notre dépendance énergétique. Par ailleurs, je suis engagé au sein du groupe des Shifters de Vannes, un think tank qui oeuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone. »

Pauline, « J’ai été sensibilisée lors de mes études à la question climatique. J’y suis, depuis, très attentive dans ma façon de vivre. Je sais que le principal poste de consommation d’énergie réside dans le transport, je suis donc très vigilante à utiliser notre voiture (garée sur un parking public) le plus rarement possible. J’utilise un vélo loué par l’agglo ou les transports en commun pour tous mes trajets du quotidien et nos vacances se font sans avion. Nous habitons un appartement en centre-ville et faisons nos courses à pied auprès des commerçants du quartier et au marché. Nous veillons à consommer local et de saison, nous jetons très peu. Pour notre chauffage, nous avons un thermostat programmé à 19° le jour et à 17° la nuit. Ce qui réduit également la facture ! »

Coralie, « Dans mon quotidien, j’utilise quasi exclusivement le vélo sauf pour les déplacements professionnels que j’essaye de réaliser au maximum en train. À présent, je vois plutôt la voiture comme une contrainte car le vélo me permet d’aller toujours précisément où je veux, sans avoir à gérer la question du stationnement. Nous avons fait installer des panneaux solaires sur notre habitation qui est assez récente, donc bien isolée. Nous avons appris à nous réorganiser pour la machine à laver et le lave-vaisselle que l’on fait désormais en journée. Nous n’avons pas de sèche-linge et essayons de ne pas nous suréquiper en petits appareils électriques dans la cuisine. Pour presser nos oranges, il y a autant de force dans nos bras que dans une prise ! Quant au chauffage, c’est pull et grosses chaussettes en hiver pour maintenir une température raisonnable. »

Livraison décarbonée : Noovala déplace des montagnes… de cartons

Une petite révolution à la force des mollets. Voilà ce que mène de front Guillaume Le Berre à la tête de Noovala. Née en juillet 2021, l’entreprise roule désormais grâce à ses 4 salariés. Du lundi au vendredi de 8 h à 18 h, ils pédalent à travers les rues de Vannes et Auray pour livrer aux commerçants et particuliers leurs colis, plus ou moins volumineux, aidés d’une flotte de vélos électriques aux ingénieux attelages. Biporteurs, triporteurs et remorques peuvent déplacer jusqu’à 300 kilos « sans carbone et avec le sourire », décrit celui qui tente de répondre à la problématique du dernier kilomètre. « En coeur de ville, personne ne veut plus voir de rangées de camions agglutinés transportant seulement un ou deux cartons. » Une question d’impact environnemental et surtout de qualité de vie. Au-delà du mode livraison, Noovala propose des services adaptés aux contraintes des commerçants : une livraison directement en boutique, un service de stockage de marchandises et de reassort et un autre de récupération des cartons qui partent en transformation chez un papetier du coin. Piano à queue, pétrin de boulanger… rien ne semble arrêter ces livreurs intrépides pour atteindre leur objectif : trouver l’équilibre et pérenniser un modèle viable économiquement.

La boucherie Le Sommer tranche dans sa facture d’énergie

Face à la flambée des prix de l’énergie, Sophie Le Sommer, de la boucherie du même nom située à Grand-Champ et à Vannes, a vu rouge. « Si nos factures d’énergie doublaient, il était inenvisageable de le répercuter sur nos prix ! » C’est ainsi qu’avec son mari, à la tête de l’entreprise familiale, ils décident d’optimiser la place dans leur congélateur pour n’en faire tourner plus qu’un et de ne plus éclairer les grosses lampes rouges et les toiles lumineuses de leur boutique. Et, en fermant une demi-journée supplémentaire par semaine, les bouchers parviennent, en 2023, à diminuer de 10 % leurs factures d’énergie. Depuis, accompagnée par la chambre de Métiers et de l’artisanat, l’entreprise a intégré le programme « Baisse les watts* » pour aller plus loin. « Après une demi-journée de formation où nous avons appris à décrypter nos factures, un conseiller est venu chez nous pour nous délivrer ses conseils. » Cafetière, ordinateurs et imprimantes débranchés, sèche-linge en retraite anticipée… Les petits gestes s’installent dans le quotidien des 6 salariés de l’entreprise. Et, de plus importants investissements devraient suivre… « Toutes nos ampoules seront remplacées par des LEDS et, nous sommes en train d’envisager un nouveau système de production de froid, avec une récupération de chaleur pour le ballon d’eau », détaille Sophie, pleine d’énergie.
* Du Ministère en charge de l’énergie

baisseleswatts.fr

Énergies renouvelables : Clim'actions mobilise les citoyens

Depuis 2015, l’association Clim’actions Bretagne engage des actions positives en faveur du climat dans la région. Nourrie par un réseau dense et actif de citoyens et grâce à l’aide de ses précieux salariés, l’association basée à Vannes plante, échange, forme et avance pour préserver au mieux notre cadre de vie. Ce « laboratoire d’idées et d’actions » vient tout juste de donner naissance à un projet qui déborde d’énergie… et pour cause, il compte bien participer à en produire ! La Société Coopérative d’Intérêt Collectif Décarbonez !, c’est son petit nom, est née grâce à la volonté du groupe « énergie » de l’association. Son objectif ? « Proposer une structure de représentation des citoyens dans la production d’énergies renouvelables », expliquent ses membres. Concrètement, aider au financement des projets de production d’énergies renouvelables en Bretagne et permettre aux citoyens de s’y impliquer, financièrement, mais aussi dans la gouvernance. « Agir, plutôt que subir, résume la présidente de la SCIC, car les habitants peuvent y trouver un intérêt économique et un vrai sens ! » La société qui a déjà un projet éolien et un autre de méthanisation sur le feu en lien avec des acteurs, en premier lieu les collectivités territoriales, prévoit de mobiliser de nombreux outils (porte-à-porte, comités de projets, fresques, escape game, …) pour mobiliser et intégrer les citoyens. « Parce qu’un projet compris est beaucoup mieux accepté ! », résume Claire Herisset, salariée de Clim’actions Bretagne.

Penser l’habitat autrement

La ville de Plescop a répondu et remporté l’appel à projet de l’agglomération « Innove la ville, habitons l’anthropocène ». Ce programme invitait bailleurs sociaux et promoteurs à repenser l’habitat dans un contexte de changement climatique. C’est ainsi qu’est né « Arbenn », remporté par Chaigne Bahkti Immobilier (CBI) et Groupement Morbihan Habitat (bailleur social). Cet ensemble de 103 logements individuels et collectifs qui sortira de terre à partir de début 2025 a été imaginé pour avoir un impact positif sur la santé des usagers comme sur l’environnement. Premier objectif : sortir de la logique de l’usage unique en réutilisant, par exemple des parquets d’anciens immeubles démontés et en envisageant, déjà, une seconde vie pour l’ensemble des matériaux utilisés. Des produits sains facilement ré-employables. Hyper performants, les logements peu gourmands en énergie seront aussi source de revenus grâce aux panneaux photovoltaïques dont la revente d’électricité permettra d’absorber une partie des charges. Un ingénieux système de récupération d’air extrait de la VMC servira, quant à lui, à la production d’eau chaude…

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plescop.bzh

Photovoltaïque : Circuit court, de l’énergie à revendre

Logée dans un chaleureux bâtiment coloré et boisé de Plougoumelen, l’équipe de Circuit Court Énergie en déploie beaucoup à soigner son accueil. « On aime recevoir », lâche, tout sourire, Nicolas Durand, chargé d'affaires de cette entreprise spécialisée en photovoltaïque. C’est pour en découdre avec la crainte, légitime, d’escroqueries de la part d’entreprises peu scrupuleuses que Raoul Feutrie, gérant et son équipe de 10 salariés revendiquent haut et fort leur côté humain et du coin. Ces artisans du photovoltaïque équipent résidences particulières et entreprises morbihannaises en panneaux depuis 2018. « Aujourd’hui, la plupart des particuliers qui nous sollicitent souhaitent pouvoir participer à la production de leur propre électricité. Selon l’ensoleillement, les panneaux pourront couvrir jusqu’à 50 % de leurs besoins, détaille Nicolas Durand.

À condition de modifier ses comportements, comme lancer une machine à laver en journée, car l’électricité doit être consommée instantanément. Le surplus, lui, est revendu sur le réseau. » D’autres projets, plus rares, permettent d’offrir une autonomie totale du bâtiment. Panneaux sur le toit, en carport ou en ombrière… Circuit Court Énergie adapte chaque installation aux projets de vie et accompagne dans le suivi administratif et technique de l’installation. Et même si l’entreprise voit la demande augmenter à mesure que flambent les prix de l’électricité, elle s’attache à conserver sa taille humaine. Se concentrer sur le soleil, c’est bien là l’essentiel.

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circuitcourt-energie.com

Le sujet qui fâche

Sur les réseaux, à l’accueil, par téléphone ou sur le terrain, certains sujets qui froissent reviennent souvent lors de nos échanges. Nous y répondons.

J'entends partout parler de rénovation énergétique, mais je n'y connais rien en travaux et je n'ai pas les moyens.

Rénover son logement est en effet un moyen efficace pour réduire drastiquement sa consommation d’énergie (électricité, gaz, fuel…). Mais cette démarche nécessite du temps et un investissement économique. Pour vous aider à faire les bons choix, suivre vos démarches et financer votre projet, l’agglomération vous accompagne.

L’espace conseil France Rénov’ de l’agglomération relai local du réseau national est une précieuse ressource ouverte à tous pour dénicher informations et conseils techniques avant de s’attaquer à une rénovation (type de travaux, choix des matériaux, équipements…) Côté financier, chacun trouvera toutes les informations sur les aides locales et nationales mobilisables en fonction de sa situation. Fonction des ressources du foyer demandeur, l’Opération Rénovée peut proposer un accompagnement gratuit personnalisé avec diagnostic et aide au dépôt des demandes de subventions. Des permanences sont organisées chaque mois dans les Infos Services.

www.operation-renovee.bzh